<script src="//s1.wordpress.com/wp-content/plugins/snow/snowstorm.js?ver=3" type="text/javascript"></script> Un autre aspect…: décembre 2011

samedi 24 décembre 2011

"Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière"



Et ici, message du culte de Noël

Ésaïe 9, 1-6
1 Le peuple qui marchait dans les ténèbres
a vu une grande lumière.
Sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre,
une lumière a resplendi.
2 Tu as fait abonder leur allégresse,
tu as fait grandir leur joie.
Ils se réjouissent devant toi
comme on se réjouit à la moisson,
comme on jubile au partage du butin.
3 Car le joug qui pesait sur lui,
le bâton qui frappait son dos,
le massue de son oppresseur,
tu les as brisés comme au jour de Madiân.
4 Toutes les bottes qui piétinaient dans la bataille
et tous les manteaux roulés dans le sang
seront livrés aux flammes,
pour être dévorés par le feu.
5 Car un enfant nous est né,
un fils nous a été donné.
La souveraineté est sur ses épaules.
On proclame son nom :
« Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort,
Père à jamais, Prince de la paix. »
6 Il y aura une souveraineté étendue et une paix sans fin
pour le trône de David et pour sa royauté,
qu'il établira et affermira
sur le droit et la justice
dès maintenant et pour toujours
— l'ardeur du SEIGNEUR, le tout-puissant, fera cela.

*

« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière. »

Toutes choses ont commencé ainsi : dans une parole qui fait advenir le monde des ténèbres à la lumière ; qui a fait advenir le chaos de 13, 5 milliards d’années au jour de la parole créatrice prononcée dans la lumière ; une parole qui résonne dans le temps du récit de la Genèse selon la tradition juive il y a 5772 ans.

Et à nouveau la promesse d’Ésaïe : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière. » Ce texte lu à Noël nous rappelle que cette même parole qui fait sortir la vie des ténèbres est à nouveau au recommencement de toute chose. Car le monde, qui n’est pas pleinement sorti de la nuit, est appelé à renaître, à accéder à sa plénitude en paraissant en pleine lumière.

« Le bâton de l’oppresseur » dénoncé par le prophète est le signe de ce que le monde n’est pas pleinement sorti de la nuit. Mais le jour promis — « une paix sans fin pour le trône de David qu'il établira et affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours » —, le jour de la délivrance, de la fin de la misère et de la violence, est aussi celui qui s’annonce à Noël comme une grande lumière dans le signe de l’enfant humble que nous fêtons.

C’est cette espérance séculaire de la venue de la lumière de la délivrance, signifiée par toutes les fêtes de lumière des différents cultes, qui s’est réalisée à Noël.

L'origine la plus vraisemblable du mot Noël serait dans le gaulois noio hel signifiant « nouveau soleil ». Les origines de la fête s'enracinent dans les célébrations de la lumière, comme le culte du « soleil invaincu » chez les Romains et les autres fêtes de solstice des pays nordiques. Avant la réforme du calendrier par Jules César, le solstice d'hiver correspondait au 25 décembre du calendrier romain et les festivités ont continué de se tenir à cette date même après que le solstice eût correspondu au 21 décembre du calendrier julien.

C’est cette espérance d'une lumière nouvelle, qui nous a rejoints à la crèche de Bethléem, que nous fêtons pour la 2011e fois. Ici, comme nouveau soleil, c'est à la Parole créatrice qu'il est fait référence, et à la lumière qui en est le premier effet. Une lumière qui précède toute lumière.

Celle du soleil vient ensuite (au 4e jour selon la Genèse. Elle ne fait que commencer à naître selon le temps du solstice d’hiver) : mais la lumière que nous célébrons est la vraie lumière, qui éclaire tout être humain venant dans le monde.

Un monde extrait des ténèbres qui précèdent cette parole illuminatrice. « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière. »

C’est en cette Parole, créatrice, qu’est « la lumière du monde », avant la lumière naturelle (Jean 1, 9-10). Lorsqu'elle s'exprime, la lumière apparaît : « Dieu dit : que la lumière soit, et la lumière fut » (Genèse 1, 3). Cette vraie lumière est la lumière spirituelle dans laquelle le monde prend forme.

Cette lumière est celle de Noël. Le déroulement ultérieur de la création est le développement de cette illumination du monde, de sa sortie du chaos et des ténèbres. Les choses s'ordonnent en se distinguant, en se séparant : ainsi en premier, le jour d'avec la nuit.

C'est cette même Parole qui nous fait venir à l'être qui peut aussi nous faire venir à la vie de Dieu, à la vie éternelle, pourvu que nous l'accueillions. Car le monde, dès lors qu'il ne reçoit pas cette Parole par laquelle il existe, est dans les ténèbres, selon que c'est cette Parole qui sépare la lumière des ténèbres.

Cette parole de lumière vient à Noël, comme petit enfant, de sorte que nous puissions l’accueillir le plus simplement… Donnant, à qui l’accueille, le pouvoir de devenir enfant de Dieu. Autant de porteurs de cette Parole qui fait venir à la vie, lesquels ne sont pas nés de la chair, mais de la volonté de Dieu. Recevoir la Parole qui fait advenir à la vie dans l’éternité.

Face à cela, les ténèbres naturelles sont le signe qu'il est une seule limite à la pénétration de la lumière. Ne pas l'accueillir.

Mais que de possibilités s'ouvrent au contraire par cet accueil : le pouvoir de devenir enfants de Dieu, juste par l'accueil, dans la foi, de cette Parole et de sa lumière. C'est là le vrai cadeau de Noël.

Que cette Parole, dont nous célébrons la naissance en Marie il y a deux mille ans, Parole éternelle qui nous a créés, promise à une souveraineté sans fin, Parole éternelle qui nous illumine — naisse en chacun de nous pour nous rendre féconds en Dieu.

Qu'elle fasse germer en nous la grâce de l'accueillir d 'où qu'elle vienne ; de ne pas endurcir notre cœur lorsque nous l'entendons où nous ne l’attendrions pas ; car Dieu a pour habitude de déguiser ses anges, comme il a déguisé Marie et Joseph en étrangers que l'on n'a pas su accueillir. Accueillir la Parole créatrice, illuminatrice, source de la vie nouvelle. Cette Parole est le Fils unique de Dieu, « Prince de la paix » en qui demeure pour nous le pouvoir de devenir enfants de Dieu.

Matthieu 11, 25-29 :
25 En ce temps-là, Jésus prit la parole, et dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants.
26 Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi.
27 Toutes choses m’ont été données par mon Père, et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père ; personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.
28 Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.
29 Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes.

RP
Antibes, Veillée de Noël,
24.12.11